L’intérêt d’un Tiers Lieu est multiple : réhabiliter un espace en friche, créer de l’activité dans un cadre collectif, répondre à des besoins sociaux et professionnels, développer la vie d’un quartier. Les difficultés sont également multiples, principalement de trouver un modèle économique viable, alors que le lieu lui-même capte une grande part de l’énergie et des finances. Quelques échanges et témoignages ci-dessous pour appréhender un phénomène qui se développe.
Le Parc Gruber rassemble, outre des activités traditionnelles et commerciales, plusieurs structures à caractère associatif, installées ou en cours d’installation dans les friches industrielles. Ces associations ont entrepris, fin 2019, de se concerter, afin d’étudier un traitement de l’espace dans son ensemble, actuellement entravé par des propriétaires nombreux, peu soucieux de résoudre les problèmes techniques, comme le raccord des canalisations au tout-à-l’égout, l’amélioration des circulations à l’intérieur et vers l’extérieur, l’orientation des espaces encore désaffectés, le choix étant de ne concéder aucun espace à l’habitat, en raison des nuisances sonores générées par les activités et des conflits de voisinage qui s’ensuivraient. Outre ces questions concernant les implantations, qui font l’objet d’échanges avec la ville, les structures associatives envisagent de mettre en commun certains espaces, et en synergie leurs compétences respectives, pour développer des projets, activités, créations, événements propres à se valoriser mutuellement et à dynamiser le site.
La Fabrique, en tant qu’atelier partagé, héberge un matériel mis à disposition d’un public professionnel ou non, ainsi que quelques associations partenaires, et dispense des formations. Quelques exemples dans les vidéos ci-dessous, à une période T, car l’offre évolue régulièrement.
Pour en savoir plus sur l’historique et les actualités du lieu : https://lafab.org/
Au XXe siècle, le déchet entre en Art. Dans les années 60, Arman expose ses séries « Poubelles », contenant de vrais déchets, suivi dans cette démarche par de nombreux artistes.
En 1975, le déchet entre en Littérature, avec le personnage des « Météores » de Michel Tournier, Alexandre Surin, « roi et dandy des gadoues », qui soulève déjà toutes les problématiques développées depuis sur ce thème, alors marginal, devenu aujourd’hui un sujet majeur de préoccupation.
Le lexique de l’économie circulaire comporte beaucoup de R : recyclage, réemploi, réutilisation, revalorisation, réparabilité… Un autre label en « S » ? pour qualifier ce qu’on attend d’un objet, à savoir qu’il soit :
Solide
Sain : qu’il ne comporte pas de composants toxiques
Souple : adaptable à plusieurs usages
Sécurisé : que son utilisation ne présente pas de danger
Simple : qu’il ne nécessite pas un mode d’emploi de trente pages et plus
Stable : qu’il ne change pas constamment de propriétés et de caractéristiques
Standard : compatible avec d’autres marques, d’autres produits et accessoires
S.E.R.D : Semaine européenne pour la réduction des déchets
La semaine européenne pour la réduction des déchets, comme son titre l’indique, invite à se pencher sur les questions liées au déchet sous tous ses aspects, et sur les solutions, diverses également, qui continuent d’évoluer. La session 2020, a dû se dérouler à distance, mais cette dernière semaine de Novembre 2021 a pu à nouveau présenter une manifestation spectaculaire et conviviale des moyens développés pour en réduire la prolifération, soit à la source, en modifiant les habitudes de consommation, soit par son traitement, avec de nouvelles pratiques de récupération.
On peut toutefois, en dehors de cet événement, continuer à semer des petits cailloux toute l’année, et convoiter une visibilité globale sur les avancées réalisées dans tous les secteurs, en passant par toutes les pistes de réduction – réparation, recyclage, réutilisation – explorées par les acteurs de plus en plus nombreux, professionnels, militants bénévoles et associations qui s’y emploient toute l’année, et tous les matériaux concernés, papier, textiles, plastiques, ….
Tel est l’objet des articles et actions proposés dans ce dossier.
La propreté des rues est un sujet qui revient régulièrement dans les conseils de quartier et autres occurrences de concertation, où l’on déplore les dépôts sauvages de toutes sortes de détritus, malgré la présence de poubelles à proximité, et où l’on évoque en conséquence la nécessité « d’éduquer » les citoyens. C’est pourtant ce qui a été maintes fois tenté.
Ainsi, dans les quartiers du Grand Lyon, au début des années 2000, se répand une campagne de sensibilisation qui invite chaque citoyen à se demander s’il considère l’espace public comme un bien commun, à respecter et entretenir comme il le ferait de son intérieur. La réponse semble être non, comme on le voit ci-dessus, beaucoup de gens ne faisant pas le rapport entre le geste de laisser tomber ses détritus sur place et l’état du décor qui s’ensuit, dans lequel ils évoluent pourtant eux-mêmes, comme tout le monde. Une cause perdue, définitivement sans remède ?